Que faire si mon proche est dans le déni ?
Le déni est un mécanisme de défense de la personne en situation d’addiction. Ce n’est ni un mensonge, ni de la mauvaise-fois. Pour elle, le déni sert à éviter le problème et à préserver une certaine tranquillité.
Le déni ne peut pas être “combattu par des arguments ou par des interdits”, selon le psychiatre français Serge Tisseron. Toute action venant de l’extérieur, même des proches, est vouée à l’échec.
Ainsi, le déni peut provoquer auprès de l’entourage toute une série de réactions, de la colère, de l’impuissance, de la tristesse, de l’agacement, entre autres. Il peut aussi induire la codépendance, en ceci que l’entourage voudra protéger la personne en situation d’addiction.
Aider une personne dans le déni est par conséquent délicat. Mais il existe des approches simples et utiles qui peuvent être soutenantes aussi bien pour la personne en situation d’addiction que pour l’entourage.
Voici quelques pistes à l’attention des proches :
- S’informer soi-même : l’information sur l’addiction, sur les symptômes liés, sur les traitements possibles ou les façons d’intervenir aident à la compréhension du problème.
- Accepter la situation de déni : il n’y a rien qui peut être fait à la place de la personne elle-même. Bien que le soutien soit important de la part des proches, ces derniers ne sont pas les sauveurs de la situation. Ils peuvent toutefois veiller à ce que la personne ne se fasse pas davantage de dommages.
- Se mettre à disposition : écouter activement, parler de façon bienveillance sans confrontation dans un moment où la personne en situation d’addiction n’est pas sous l’influence de la substance ou du comportement.
- Poser des limites ou des règles : il est utile d’établir des limites claires concernant, par exemple, les comportements inacceptables. Il est important d’évoquer les actions qui nuisent aussi bien à la personne qu’à l’entourage.
- Prendre soin de soi : il est conseillé de penser à renforcer son bien-être et demander de l’aide pour traverser cette période difficile où l’entourage peut avoir l’impression d’être face à un mur.
Rester confiant : Si le déni est un puissant mécanisme de défense, il n’est pas rédhibitoire. La situation peut évoluer vers une prise de conscience qui peut conduire à l’entrée dans un traitement. Cela peut prendre parfois beaucoup de temps. Il s’agit ici de ne pas se décourager.