interactions entre substances
L’usage simultané de clonazépam avec d’autres substances psychoactives multiplie les risques et peut avoir des conséquences graves :
Opioïdes (héroïne, méthadone, buprénorphine, analgésiques sur ordonnance):
- Les études cliniques montrent que la co-consommation de benzodiazépines et d’opioïdes est extrêmement fréquente chez les usagers de drogue, et que cette combinaison est associée à une augmentation de la létalité des surdoses. En effet, les deux classes potentialisent mutuellement leurs effets dépresseurs respiratoires, ce qui augmente considérablement le risque de coma et de décès [6]Jones, J. D., Mogali, S., & Comer, S. D. (2012). Polydrug abuse : A review of opioid and benzodiazepine combination use. Drug and alcohol dependence, 125(1‑2), 8‑18.
Alcool
- Comme pour les opioïdes, l’alcool et le clonazépam agissent de façon additive sur le système GABAergique, majorant la sédation, les troubles de la coordination et le risque de dépression respiratoire.
Stimulants (amphétamines, cocaïne, MDMA):
Cannabis
- L’association avec le cannabis peut entraîner une sédation imprévisible et exacerber les troubles cognitifs et mnésiques.
L’association du clonazépam avec d’autres substances potentialise ses effets dépresseurs, sédatif, ralentissement respiratoire et augmente fortement le risque de complications graves: surdosage, perte de conscience, chutes, défaillances cardiovasculaires ou crises épileptiques. Dans une approche de réduction des risques, les recommandations sont de:
- Espacer les prises: éviter de combiner clonazépam et autres dépresseurs le même jour, pour laisser le temps à chaque substance de se métaboliser.
- Tester progressivement: débuter par de très faibles doses si une combinaison est inévitable, et attendre au moins 2 heures entre chaque prise.
- Ne pas rester seul·e: consommer en présence d’une personne sobre capable de réagir en cas de malaise.
- Avoir un plan d’urgence: garder à portée un antidote approprié (ex. naloxone si opioïdes), et connaître les numéros d’urgence.
- Utiliser des tests de pureté: quand c’est possible, vérifier l’absence d’impuretés ou de substances non désirées (permanence de drug checking).
- Consulter un professionnel·le·s : en cas de consommation régulière de plusieurs dépresseurs, demander un accompagnement pour évaluer les risques et planifier une réduction éventuelle (annuaire).
Ces mesures permettent de limiter la gravité des incidents et d’améliorer la sécurité des personnes pratiquant une polyconsommation [8]European Drug Report 2024: Trends and Developments – EMCDDA, Chapitre “Polydrug Use and Harm Minimisation, [9]Harm Reduction International: Principles of Good Practice for Harm Reduction (2022), [10]SAMHSA Treatment Improvement Protocol (TIP) 63: Medications for Opioid Use Disorder – U.S. Substance Abuse and Mental Health Services Administration, Chapitre “Overdose Prevention, [11]GREA – Groupement Romand d’Études des Addictions, Service de réduction des risques (accès aux kits naloxone et accompagnement).